Action contre la biométrie
Aujourd'hui, dimanche 26 février 2006, une petite centaine de personnes a perturbé le fonctionnement normal de la Cité des Sciences pour l'Industrie, en particulier l'exposition promotionnelle "Biométrie le corps identité", soutenue entre autre par la CNIL. Ils ont scandé des slogans et distribué le tract suivant.
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REFUS SANS CONCESSION DE LA BIOMETRIE
Fidèle à sa vocation première, la Cité des Sciences et de l'Industrie nous invite une fois de plus à célébrer l'arrivée du dernier gadget qui nous pourrit et continuera à nous pourrir la vie.
Actuellement, la biométrie s'infiltre dans notre quotidien : bornes biométriques pour pouvoir rentrer dans la cantine, enregistrement biométrique obligatoire pour se rendre ou passer par les Etats-Unis, pointeuses biométriques dans certaines entreprises, arrivée de la carte d'identité et du passeport biométriques en France... C'est dans ce cadre que s'inscrit l'exposition "Biométrie, le corps identité" subventionnée par Sagem morpho, l'une des plus grosses entreprises d'outils biométriques avec le concours technique de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL). Ce partenariat est une des faces visibles des liens d'intérêt entre les groupes industriels et les pouvoirs publics, afin que se développe le marché lucratif de la biométrie et que se resserre un contrôle social fort dans une optique gestionnaire et sécuritaire. Sous ses allures ludiques et interactives, l'exposition pousse les visiteurs de tous âges à se familiariser avec les appareils de contrôle.
Il s'agit de tester le dispositif pour préparer sa généralisation et le fait même d'inviter chacun à "se forger sa propre opinion" (alors que les décisions sont déja prises) fait partie d'une tactique d'acceptation en douceur des méthodes biométriques.
La biométrie, censée nous faciliter la vie (chacun devient son propre moyen de paiement, sa clef d'appartement ou de voiture...), facilite surtout l'action des flics, des juges et des patrons pour mieux nous ficher, nous contrôler, nous expulser, rentabiliser un peu plus notre productivité au travail. La mise en place de la biométrie n'est pas une initiative isolée : de la vidéosurveillance au fichage ADN en passant par la puce RFID (cf carte Navigo), c'est la même logique de contrôle qui est à l'oeuvre.
Des oppositions se sont déjà manifestées : refus d'un universitaire d'enseigner aux Etats-Unis pour ne pas être biométrisé, destruction de machines biométriques au lycée Gif-sur-Yvette, opposition à leur mise en marche au lycée Ravel à Paris...
sous toutes ses formes !
NON à cette exposition promotionnelle !
métro Rue des Boulets (ligne 9).