Futur passeport biométrique: polémique autour de son coût
En juin 2009, Marseille sera l'une des 2000 communes volontaires pour délivrer ces papiers d'identité sécurisés
Le 28 juin 2009, le passeport biométrique deviendra obligatoire. Pièce d'identité plus sécurisée, il contiendra non seulement vos noms, prénoms, adresse et photographie mais aussi l'empreinte numérisée de huit de vos doigts, les deux pouces exceptés.
Pour recueillir l'ensemble des données, photo comprise, -mais cela reste facultatif- il faut utiliser une "station d'enregistrement" fournie par l'Agence nationale des titres sécurisés. Quelque 5000 appareils seront installés dans les 2000 communes qui se sont portées volontaires pour la délivrance des passeports biométriques.
Pour chacun d'eux, l'État versera, à ces mêmes communes, une indemnité annuelle fixée à 3200euros. C'est là que le bât blesse. Cette indemnité est jugée nettement insuffisante par de nombreuses villes dont Marseille. Daniel Sperling, élu délégué à l'État Civil ne décolère pas. Il a d'ores et déjà fait part de son mécontentement au préfet de région, au ministère de l'Intérieur et à l'association des maires de France.
Avant que le projet de loi soit discuté, il alertera les 16députés des Bouches-du-Rhône toutes tendances confondues et les quatre députés européens. "Le compte est loin d'y être. Il est prévu d'installer 47 stations dans les bureaux de proximité de la ville alors qu'il en faudrait, selon nos calculs, 75. Il va falloir aménager les bureaux et affecter des agents uniquement à cette tâche car l'enregistrement des données dure 20 à 30 minutes. Selon les projections que nous avons faites, ce sont près de 600000euros de compensation financière qu'il faudrait à Marseille", précise-t-il.
Et de proposer de faire le point sur le coût du dispositif, chaque année, afin que les communes soient indemnisées en conséquence. Autre sujet de mécontentement: la notion de territoire disparaît. Ainsi, tout citoyen pourra faire une demande de passeport dans toute ville de France où il séjourne.
Daniel Sperling craint un afflux de demandes. Il s'en explique: "chaque jour, 76000 personnes qui résident dans les communes environnantes viennent travailler à Marseille. Pour beaucoup d'entre elles il sera plus facile de faire leur demande de pièce d'identité à l'heure du déjeuner que le samedi matin sur leur lieu d'habitation".
Les demandes supplémentaires par des usagers d'autres communes sont estimées à plus de 47000 par an.
Par Bernadette Spagnoli ( bspagnoli@laprovence-presse.fr )